Fin du Voyage...

Retour sur 4 ans 1/2 de voyage

15 octobre 2013, nous venons de déposer notre camping-car dans le port d'Halifax (Canada) et nous nous apprêtons à monter à bord d'un avion. Dans quelques heures, nous serons chez nous, en France. Aujourd'hui, s'achève un voyage de 4 ans et 5 mois, 1622 jours, à travers 4 continents et 48 pays à bord de notre camping-car. Au moment de monter dans l'avion, la première image qui nous vient en tête est celle de notre départ, le 8 mais 2009, lorsque nous avons confié les clefs de notre maison et que nous sommes partis. Un dernier signe de la main en direction de mon père et voilà, nous n'étions déjà plus là. Nous étions ailleurs, Italie, en Sicile, en Autriche… 15 pays d'Europe avant de basculer en Asie.

Ah l'Asie ! Il a suffi que nous franchissions le Bosphore pour que les visages se parent d'un sourire, que les cœurs et les portes des maisons s'ouvrent, pour que nous découvrions et que nous apprécions d'autres modes de vie, d'autres coutumes, d'autres religions. Difficile de dire quel pays d'Asie nous a le plus plu mais il est certain que l'Inde a représenté pour nous le pays le plus " Incredible " et le plus riche de tous. Après 3 mois de voyage en camping-car à travers l'Inde, nous savions désormais que tout était possible comme, par exemple, rencontrer un dromadaire sur une autoroute, se faire inviter dans une modeste maison en torchis, y boire le thé pendant que notre hôte nous posait du vernis sur les ongles, se voir proposer de la ganja par un gourou, rendre visite à des écoliers au milieu du désert, apprendre à sourire à des enfants apeurés ou faire visiter notre camping-car à des villageois ébahis.

En parcourant ensuite l'Australie, nous avons découvert une autre sensation tout à fait opposée, nous avons découvert ce qu'était l'immensité. Dans un pays qui ne compte que 20 millions d'habitants sur un territoire 14 fois plus grand que la France, nous avons roulé des centaines et des centaines de kilomètres par jour sans rencontrer âme qui vive. Certain pourrait trouver cela lassant, pas nous. On a aimé cette impression de vivre quelque chose, une fois encore, hors du commun. La contrepartie de cet isolement est que les paysages sont restés intacts ; contrairement à l'Europe ou à l'Asie, la main de l'homme n'a pas encore touché à ces paysages extraordinaires et ne les a pas encore gâchés.

De l'Amérique, le dernier continent de notre itinéraire, nous retiendrons, au sud, les fabuleux paysages de la Cordillère des Andes ainsi que les populations de la Bolivie et du Pérou dont le mode de vie est resté traditionnel. Passer un hiver sur les plateaux andins, à plus de 4000 mètres d'altitude, voilà une autre sensation forte.
Tout à fait au nord, aux Etats-Unis et au Canada, nous avons eu le bonheur de vivre en pleine nature au milieu des forêts et des lacs, de découvrir des paysages et une faune préservés et protégés et de faire WOW devant les plus beaux canyons du monde.

Dans tous les pays, à de très rares exceptions, nous avons rencontré des gens amicaux, généreux, intéressants et intéressés par notre voyage. Partout où nous nous trouvions, les gens nous ont salués, questionnés, encouragés et même invités. Nulle part nous n'avons senti de crainte ou de haine envers nous, bien au contraire. Et s'il y avait une différence de culture, de niveau de vie, nulle part, il n'y avait de barrière entre nous et la population.

Alors finalement, ce voyage, c'était facile ?
Non, ce voyage n'était pas facile. Un tel voyage est semé d'embûches, de difficultés, de préoccupations ; ce n'est pas un voyage organisé et il faut, à tout moment se prendre en charge, surmonter les petits soucis. Parmi les principales difficultés, il y a les problèmes liés au véhicule. Le camping-car, nous l'avons souvent malmené en le faisant passer par des routes inimaginables mais nous l'avons aussi bichonné, écouté, trop écouté peut-être car, le moindre bruit un peu suspect du moteur et nous avions des sueurs froides.

Cependant, malgré les petites difficultés, nous n'avons qu'une envie, continuer à tourner autour de la planète et si, aujourd'hui, nous rentrons en France c'est parce que, à force de parler de " tour du monde ", nous voulons refermer la boucle en revenant à notre point de départ. Mais, mettre le mot " fin " à cette aventure, c'est aussi permettre d'en imaginer une autre et repartir bientôt.