Au Mozambique, nous devrions vivre une expérience très différente de celles que nous avons vécues ces derniers mois; ce devrait être une étape balnéaire mais, en attendant la mer, le sable fin et les cocotiers, il pleut à la douane de Machipanda. Ce sont les premières gouttes de pluie depuis que nous sommes partis, il y a un peu plus de 2 mois 1/2. Nous sommes encore en altitude, à plus de 1000 mètres sur le haut plateau qui couvre la Namibie, le Botswana, le Zimbabwé et l'ouest du Mozambique sur plus de 8000 km.
Ce climat profite aux cultures et, tout au long de la route, nous pouvons nous réapprovisionner en fruits produits localement, ananas, bananes, noix de coco, papayes, etc... Ce n'est pas encore la saison des mangues et c'est bien dommage car les arbres sont déjà bien fournis.
De la frontière zimbabwéenne à Inhassoro
Une route principale, la N1, traverse le pays du sud au nord. Depuis la frontière zimbabwéenne, nous devons suivre la route N6 pendant 150 km pour la rejoindre. Cette dernière est flambant neuve et cela nous permet d'avancer rapidement. Nous avons prévu d'atteindre le bord de mer, à Inhassoro, en 2 jours. Il y a environ 500 km à parcourir et si la route est aussi bonne, cela devrait être plus rapide que prévu même si nous perdons un peu de temps en route, à Chimoio, pour faire quelques courses, retirer de l'argent et acheter une carte sim et si la nuit nous impose de nous arrêter dans un village, Muxungue.
A quelques kilomètres de Muxungue, nous avons trouvé un emplacement tranquille, un petit terrain de foot sous les cocotiers. Pas mal pour un premier bivouac, sachant que nous ne sommes pas très regardants quand il s'agit de journées passées à rouler. C'est sans compter sur un groupe de militaires qui viennent nous déloger et nous imposent d'aller nous garer dans le village. On ne comprend pas si c'est parce que nous sommes chez eux ou si c'est pour notre sécurité; on essaye bien de les convaincre mais en vain. La nuit est maintenant tombée et nous devons retourner à Muxungue. Malheureusement, depuis que nous avons rejoint la route N1, il y a quelques trous et nous devons être très vigilants car on a vite fait de se faire piéger.
Comme souvent dans un village, c'est bruyant et la nuit s'avère peu reposante; nous sommes à 2 pas du puits où les femmes, tôt le matin, viennent remplir leurs bidons. Ça papote, ça rigole même avant que le jour ne soit levé.
La route est relativement en bon état puis, sur environ 200 km, elle se dégrade; il y a des trous partout. Nous roulons au pas. Heureusement, il n'y a peu de circulation et nous pouvons avancer à notre allure sans tenir compte des autres véhicules qui risqueraient de nous percuter lorsque, surpris, nous sommes contraints de piler devant un trou.
En fin de matinée, nous arrivons à Inhassoro. Dans le village, en bord de mer, nous campons au Complexo Touristico Seta (fini l'anglais, on parle maintenant portugais). En septembre, c'est la saison creuse et nous sommes les seuls touristes dans le camp.
Le restaurant du complexe est un peu plus fréquenté, à la fois par des étrangers et par des Mozambicains. Nous ne résistons pas longtemps avant d'aller y déguster notre première langouste. Ça change du début du voyage, fruits délicieux, poissons frais, fruits de mer et langoustes. L'influence portugaise sur la cuisine est nettement meilleure que celle qu'ont pu avoir les anglais sur les autres pays !
Inhassoro, au bord de l'océan Indien, est certes une petite station balnéaire mais c'est, avant tout, un village de pêcheurs. Dans le village, de nombreuses structures hôtelières sont à l'abandon ou en passe de l'être alors que plus l'on s'éloigne, plus les lodges deviennent charmants et un peu luxueux. Loger dans le village permet cependant de découvrir la vie des villageois, son marché et sa centaine de lojas (échoppes) vendant de tout, du matériel électrique, au vêtement seconde main en passant par les bassines en plastique, les DVD, les tissus Wax, etc...
Marché d'Inhassoro
Alors que nous nous faisons bronzer sur la plage (et chopons nos premiers coups de soleil), nous sommes démarchés, par Julio, un local, pour faire une excursion sur l'Île Santa Carolina, dans le parc national de Bazaruto. Cela nous paraît un peu cher pour une journée de snorkeling mais, après discussion et marchandage, nous nous laissons convaincre.
Ce qui est très surprenant, dans ce pays, c'est que rien n'est écrit, vous ne recevez jamais de récépissé lorsque vous payez cash un camping, lorsque vous réserver une excursion et verser des arrhes à un presque inconnu. Est-ce que tout fonctionne sur la confiance ? Cela nous parait surprenant et tellement inhabituel. En Namibie, au Botswana et Zimbabwé, nous devions toujours nous enregistrer quelque part et l'on recevait toujours plusieurs preuves de paiement; c'était très procédurier, voir un peu lourd. Au Mozambique, il va falloir être plus relax... Ce qui n'est pas vraiment dans ma nature...
2 jours plus tard, nous embarquons sur un bateau vers l'île Santa Carolina, en compagnie de 4 "membres d'équipage" et 8 touristes sud-africains. Si tout est compris dans l'excursion, nourriture et boissons, nos Sud-Africains ont eu peur de manquer et sont montés à bord avec une glacière pleine de boissons qui, à la fin de la journée, auront bien éméchées quelques membres de la troupe, dont Peter, le "chef de bande".
Excursion à l'île Santa Carolina en compagnie de touristes sud-africains - parc national de Bazaruto
L'Île Santa Carolina, appelée également Paradise Island, est telle qu'on imagine une île de rêve, plages de sable blanc entourées d'une mer turquoise et d'une barrière de corail. C'est une des plus petites îles de l'archipel de Bazaruto. Elle n'est plus habitée mais les ruines d'un hôtel de luxe ainsi que celles d'une église font encore face à la mer. On imagine ce qu'a pu être ce petit paradis pour privilégiés il y a quelques dizaines d'années.
Après avoir nagé au milieu des coraux et des nombreux poissons de toute sorte (snorkeling intéressant mais manquant de couleur), nous déjeunons sur la plage de poisson et poulet préparés par notre skipper-cuisinier.
Nous n'avons malheureusement plus le temps, après le repas, de nous baigner à nouveau car, les Sud-Africains qui nous accompagnent doivent retourner avant que la marée ne monte, à Bartolomeu Dias, l'endroit où ils passent leurs vacances.
30 km de plage pour rejoindre Bartolomeu Dias
Bartolomeu Dias se trouve à 30 km au nord d'Inhassoro, au bout d'une presq'île seulement accessible par la plage. Cela signifie que l'on ne peut atteindre l'endroit qu'à marée basse. Lorsque nous accostons, il reste à Peter et sa bande moins de 1 heure 1/2 pour rentrer avant que l'eau n'ait envahi la plage et que la nuit ne soit tombée. Il faut faire vite. Peter nous a proposé de les accompagner jusqu'à BD. Cela faisait plusieurs jours que nous hésitions à y aller. 2 jours avant, nous nous étions enfin décidés et avions acheté le permis pour nous y rendre (valable 30 jours - 1000 Mtn) mais nous voulions prendre notre temps pour y aller pour éviter de nous retrouver, en cas d'ennui, pris par les eaux. Aujourd'hui, nous n'avons que le temps de dégonfler les pneus au maximum, de monter en vitesse dans le véhicule et de suivre nos hôtes. Pourvu que tout se passe bien.
On emprunte un petit passage pour descendre sur la plage; tout va bien. Le sable est suffisamment dur et le camping-car se comporte bien. Nous sommes donc rassurés au niveau de la conduite. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. Tout d'abord, aujourd'hui 1er septembre, c'est l'ouverture de la saison de pêche. Cela signifie que des centaines de personnes bloquent la plage avec des cordes pour remonter les filets. Il faut donc contourner un à un les groupes en montant sur le banc de sable mou. On perd du temps mais on avance quand même. Il fait de moins en moins clair. Alors que nous roulons, nous nous apercevons qu'une des 2 voitures nous accompagnant ne suit plus. Le conducteur de l'autre voiture fait demi-tour pour aller à sa rencontre tandis que nous poursuivons notre chemin. Le soleil s'est déjà caché quand nous arrivons à DB, au Club 15 où logent nos amis. Nous sommes seuls avec Theresa, la femme de Peter qui est montée avec nous dans le camping-car au moment où nos véhicules se sont séparés. 2 heures plus tard, les 2 véhicules arrivent; il fait nuit noire. La marée est presque en haut et, sur les derniers kilomètres, les voitures ont dû rouler dans l'eau. Verne, qui conduisait le véhicule qui manquait a percuté, en contournant des pêcheurs, un pieu qui a défoncé la jante et déchiré le pneu de son 4x4. Au moment de réparer, son cric, s'est alors cassé et il s'est retrouvé sans moyen de réparer. Heureusement qu'il y avait un autre véhicule qui a pu le dépanner sinon il serait resté planté dans l'eau. Nous voilà avertis pour le retour; il faudra partir suffisamment tôt pour parer à un éventuel problème.
Club 15 - Bartolomeu Dias
Si nous avons pris quelques risques pour suivre Peter et ses amis c'est aussi parce qu'ils nous ont proposé de partir, demain matin, à la pêche au gros. C'est leur dernier jour de vacances donc c'était ce jour-là ou jamais. Nous n'avons jamais pêché et encore moins au gros; c'est une expérience que nous ne voulions pas manquer.
A 6h00, nous embarquons avec Peter et Verne sur un bateau à moteur. Le skipper navigue à vive allure pendant 25 km puis s'arrête au milieu de l'océan. Peter prépare alors les cannes à pêche et nous attendons que le poisson morde mais, rien... Ce n'est pas le bon endroit; l'eau y est un peu trouble. Nous repartons pour 10 km. Peter réinstalle le matériel. Quelques minutes plus tard, il m'appelle; ça mord déjà, du gros. Il me met la canne entre les mains et à moi de remonter le poisson. Dur, dur, quand on ne connait pas la technique. Lorsque le poisson arrive en surface, Peter reprend la canne en main car je n'en peux plus. Ça s'appelle aussi pêche sportive et ce n'est pas pour rien ! Peter remonte un thon de 8 kg. C'est ensuite au tour de Jean de pêcher un magnifique barracuda de 12 kg. Puis on alterne, pêchant chacun un autre barracuda. En tout, nous parvenons à prendre, à nous 4, 7 barracudas et 1 thon. Une pêche très chanceuse pour une première et une belle expérience.
A chacun son barracuda - Bartolomeu Dias
Pêche miraculeuse en compagnie de Verne et Peter : 1 thon et 7 barracuda - Bartolomeu Dias
Nous passons une dernière soirée en compagnie de nos amis en promettant d'aller les trouver, chez eux, à Port Edward, lors de notre passage en Afrique du Sud. Nous avons beaucoup apprécié leur hospitalité et ils ont beaucoup insisté pour que nous nous revoyions. Le lendemain matin, à 4h00, ils retournent chez eux. De notre côté, nous attendons la prochaine marée basse, 8 heures plus tard, pour repartir.
Lever du soleil à Bartolomeu Dias en attendant la marée basse
Pendant une vingtaine de kilomètres, nous roulons seuls sur la plage immense avant de retrouver les pêcheurs aux abords d'Inhassoro.
Il reste, avant d'atteindre Vilanculos, notre prochaine étape à regonfler les pneus et faire nettoyer le bas de caisse du camping-car qui s'est fait sablé et salé durant ces 2 traversées.
Vilanculos se trouve à environ 80 km au sud d'Inhassoro.
Le temps de faire laver le véhicule à l'entrée de Vilanculos et il fait déjà nuit ce qui complique beaucoup notre recherche d'un bivouac. On traverse le marché plein à craquer, on fait des kilomètres dans le sable, au milieu des habitations, pour rejoindre un camping au sud du village avant de faire demi-tour et de se retrouver chez Josef et Tina, un "lodge" au bord de l'eau bien connu des voyageurs mais qui a vécu. Le point positif est son emplacement et la gentillesse du gardien. Le reste est un peu pouilleux. C'est d'ailleurs un peu l'effet que nous fait cette ville de Vilanculos ce soir, un peu pouilleuse.
Plage et village de Vilanculos
Mais, ce n'est plus du tout l'impression que l'on a le lendemain matin lorsque nous découvrons sa belle plage et la mer turquoise très calme. De plus, la ville est dynamique, le marché et les commerces typiques; c'est une ville intéressante à visiter. Nous nous faisons un peu arnaquer en achetant d'énormes crevettes. Le marchandage n'est pas toujours facile et les vendeurs pas souvent conciliants; on repart souvent sans rien mais là, les crevettes étaient vraiment trop tentantes.
Artisanat : chaume, charbon et jarres en bois - de Vilanculos à Morrungulo
Cependant, même si Vilanculos est plutôt agréable, nous aspirons à plus de tranquillité. Nous trouvons celle-ci à Morrungulo, en continuant de descendre la côte vers le sud. Morrungulo n'est même pas un village; c'est au plus quelques habitations éparpillées au milieu des cocoteraies et quelques lodges en bord de mer. Après quelques kilomètres de piste sablonneuse, nous nous installons au Bonito Bay Beach Lodge, un endroit magnifique où le gérant nous offre un petit chalet en plus de l'emplacement. Si nous profitons de la cuisine et des sanitaires du bungalow, nous dormons cependant dans le camping-car.
Le Bonito Bay Beach est un lodge "carte postale". On est heureux d'avoir trouvé un si bel endroit. Nous sommes les seuls touristes sur la plage que nous partageons seulement avec les locaux. La mer est plus agitée qu'à Inhassoro et Vilanculos mais très agréable. Au loin, nous apercevons des dizaines de baleines chaque jour. Conscients qu'il sera peut-être difficile de trouver un meilleur endroit dans les jours qui suivent, nous y restons 4 jours. Le voyage est un peu entre parenthèse, on a l'impression d'être en vacances !
Etape de rêve à Morrungulo (bungalow, piscine et chauffe-eau)
Les femmes lavent le linge tandis que les enfants profitent de la mer et que les vaches se promènent - Morrungulo
C'est sous une averse tropicale que nous quittons Morrungulo quelques jours plus tard et que nous rejoignons Maxixe. Est-ce pour marquer le passage du Tropique du Capricorne ?
Nous voilà coincés dans le camping-car pour la journée au camping de Maxixe. Maxixe est située dans la Baie d'Inhambane et de ce fait est un peu abritée par rapport aux autres villes côtières. C'est une ville active, colorée où les noirs africains se mêlent aux Indiens, les chrétiens aux musulmans, où les tuc-tucs, identiques à ceux que l'on croise en Inde, assurent les petits trajets dans la ville.
Le lendemain de notre arrivée à Maxixe, le beau temps est de retour. Après avoir fait quelques courses en ville, nous prenons le ferry qui traverse la baie en direction de la ville d'Inhambane. Inhambane, la capitale de la province, est avant tout une ville administrative; il y a quelques commerces mais bien peu en comparaison de Maxixe et l'activité y est bien moins importante. C'est une ville construite par les Portugais au XVIIIème siècle; les places, les églises, les bâtiments administratifs rappellent ceux du sud de l'Europe. Nous déjeunons dans un petit resto au centre du marché avant de reprendre le bateau pour rentrer.
Le jour suivant, pour nous rendre à Praia do Tofo, sur la péninsule, nous repassons par Inhambane mais cette fois en camping-car. C'est plus long en distance mais beaucoup plus court en temps. Par bateau, hier, nous avions fait une heure de queue puis mis 3/4 d'heure pour traverser à l'aller comme au retour. Le ferry ne convient pas aux gens pressés ! Ça tombe bien, nous ne le sommes pas (mais c'est quand même long...).
Praia do Tofo
A Praia do Tofo, c'est "ambiance backpackers" (d'ailleurs, on campe au Fatima's Backpacker), c'est à dire qu'on y rencontre du monde même hors saison car la clientèle est jeune et baroudeuse. Il y a pas mal de restos et encore plus de bars. Il y a aussi 4 clubs de plongée sous-marine car c'est un endroit privilégié pour explorer les fonds sous-marins et pour nager avec les requins-baleine et les raies Manta.
Sur la plage, dans les quelques ruelles du village, les vendeurs de babioles pour touristes vous appelle "my friend", "boss", "papa", "mama"; ils ont toujours quelque chose à vous proposer. Nous n'avions pas encore vécu cette petite effervescence touristique au Mozambique; jusqu'à présent, nous étions seuls ou presque.
Baleines à bosses - Praia do Tofo
sur une musique de nos amis The Lonely Dogs
Baleines à bosses - Praia do Tofo
Ici, chaque club de plongée propose divers activités dont la plongée bouteille, la pêche et l' Ocean Safari à la recherche des baleines à bosse, des requins baleine ainsi que, si l'on est très chanceux, des raies Manta.
Nous avons déjà nagé avec un requin baleine et des raies manta dans d'autres pays et nous aimerions renouveler l'expérience car ce sont des animaux, par leur gigantisme, vraiment exceptionnels. Cependant, nous ne sommes pas encore dans la saison où il est fréquent d'apercevoir les requins baleine (entre décembre et mars) et pour voir les raies Manta, la mer est un peu trop agitée. Pendant près d'une heure, nous traquons les animaux; nous apercevons quelques baleines ou plutôt quelques dos de baleines et quelques sauts furtifs. Au moment où nous commençons à désespérer d'en voir d'avantage, 3 baleines se mettent à sauter autour de nous. Le jeu des baleines dure presque 1/2 heure; elles montent, sautent, se renversent. Sur le zodiac, tout le monde est euphorique, les clients comme les guides. Quand les baleines décident de s'éloigner, nous repartons nous aussi. En nous approchant de la côte, toujours plus près de nous, 3 autres baleines sortent de l'eau. Cette fois, c'est leur queue que l'on voit jaillir. Cela dure encore de longues minutes avant qu'elles ne se fatiguent (ou qu'elles estiment qu'on en avait assez vu pour aujourd'hui). Avec nous, sur le bateau, Helmut, un photographe professionnel nous accompagne. Il vient de passer 3 mois en Afrique et aujourd'hui est son dernier jour de voyage. Après l'excursion, nous nous retrouvons autour d'un verre et lorsqu'il visionne quelques photos sur son appareil, il essuie des larmes pris par l'émotion. Il n'en revient pas et pourtant, pour avoir jeté un œil à ses photos, il en a vu des choses, il en a croisé des personnages et des animaux, il en a vécu des situations incroyables.
A environ 7 kilomètres à vol d'oiseau au nord de Tofo, se trouve la praia da Barra où, pour une des rares fois au Mozambique, nous bivouaquons en dehors d'un camping ou d'un lodge. Au pied du phare, sur un site en ruine, nous dominons l'océan. Un policier vient tourner autour de notre camping-car mais ne nous demande rien tandis que le gardien du phare nous informe que nous sommes sur un lieu interdit; il accepte cependant que nous restions en échange de quelques meticals (monnaie du Mozambique). La plage de Barra forme une belle anse avec, côté plage, à même le sable, quelques maisons et hôtels de charme et côté mer, des bassins calmes et quelques récifs coralliens. C'est un endroit où nous retrouvons la tranquillité et où nous continuons à observer les baleines du haut de notre promontoire.
Continuant vers le sud, nous sommes maintenant à Zavora. Comme à chaque fois, pour rejoindre la plage, nous devons faire plusieurs kilomètres de pistes, souvent sablonneuses, même si aujourd'hui les 18 km sont plutôt carrossables. Le 4x4 est fortement conseillé, sans ça, difficile de profiter de la côte du Mozambique et des endroits sauvages.
Nous restons presque une semaine au Zavora Lodge, pas que ce soit le plus bel endroit du Mozambique mais parce que tous les endroits où nous sommes passés, celui-ci y compris, sont tous plus beaux les uns que les autres, les plages plus belles les unes que les autres et que nous n'avons pas envie de courir pour tous les voir; ce qui serait sûrement impossible en seulement 1 mois. En plus, sur place, il y a tout ce qu'il faut, un restaurant, quelques revendeurs et quelques pêcheurs à qui nous pouvons commander tout ce dont nous avons besoin, pain, fruits, poisson frais et langouste, un club de plongée, des couturiers qui travaillent à la demande (pour leur avoir commandé une robe, je dois dire que ce ne sont pas les meilleurs ouvriers du pays et qu'il vaut mieux se contenter du minimum comme leur faire coudre une moustiquaire ou une casquette) et bien sûr des baleines à bosses que nous pouvons observer de très près.
Nous profitons du club de plongée sur place pour effectuer notre première plongée. Malheureusement, ce jour-là, la mer est agitée et les fonds sont troubles; la plongée est donc loin d'être mémorable et ne mérite pas que nous montrions des photos. De plus, je souffre d'une oreille et ai du mal à descendre; je ne pourrai plus replonger avant d'avoir résolu mon problème donc certainement plus avant notre retour en France.
Plus que 4 jours avant que notre visa ne soit échu, nous devons avancer en direction de la frontière. Nous avons programmé un arrêt plage-lagon à Quissico à environ 100 km plus au sud, ensuite un arrêt plage-océan à Chidenguele puis les "vacances" seront terminées et le voyage reprendra au Swaziland.
Alors que nous avons traversé le village de Quissico et que nous nous dirigeons vers la mer, quelqu'un nous hèle et nous demande si nous voulons camper près de lui. Il s'agit de Cristinel, un Sud-Africain d'origine roumaine qui nous présente les propriétaires des lieux, Andres et sa famille, Sud-Africains eux aussi, qui sont en train d'installer une pisciculture de tilapias dans la lagune. Après être allés faire un tour en bord de mer, qui est magnifique, nous nous installons sur le terrain d'Andres. Nous nous baignons dans le lagon qui est moins salé, plus calme et plus chaud que l'océan; un vrai bonheur. En plus, le paysage est splendide. Nos hôtes nous invitent à partager leur braai (BBQ) et à passer la soirée ensemble.
Rencontres sud-africaines à Chidenguele
A Chidenguele, nous nous arrêtons au Sunset View lodge, un bel endroit, bien aménagé mais, notre emplacement est un peu éloigné de la mer; nous avions pris goût à avoir les pieds dans l'eau et à apercevoir l'océan depuis notre fenêtre.
Dernières langoustes ...
Avant d'arriver à la frontière du Swaziland, nous parcourons 350 km d'une traite. La route est bonne et la traversée de Maputo, la capitale, se fait sans encombre. Nous bivouaquons à Namaacha, à 2 pas du poste de frontière. A 550 mètres d'altitude, l'air est frais après cette très chaude journée où le thermomètre est monté à 39°C.
Le Mozambique
Au Mozambique, nous nous sommes sentis plus touristes que voyageurs profitant de la mer et des magnifiques plages désertes du bord de l'Océan Indien. D'Inhassora à Chidenguele, à chaque étape ou presque, un lodge, un camping ou un backpacker nous permettaient de profiter avec un certain confort des plaisirs du balnéaire. Cette étape mozambicaine nous a permis de varier les plaisirs, en toute décontraction. Quant au show des baleines à Tofo, il restera un souvenir inoubliable.