Malawi

10.04.2019 / 29.04.2019


Lorsqu'on traverse la frontière de Mchinji, on retrouve, comme en Zambie, les saluts et les sourires. On retrouve également les piétons et les cyclistes mais beaucoup plus nombreux. Ici comme en Zambie, le vélo sert à transporter non seulement les personnes mais aussi les marchandises, des sacs de charbon, du bois, des feuilles de tabac, une chèvre, un porc, une pleine panière d'œufs  ou de tomates, etc... Et pourtant, cette région frontalière très montagneuse ne facilite pas la tâche aux cyclistes qui, arc-boutés sur leur guidon, grimpent les côtes avec peine. On retrouve aussi les contrôles de police, encore plus nombreux qu'en Zambie, 1 tous les 25 km. Le pays semble quadrillé par la police. En général, les policiers nous saluent, nous demandent d'où nous venons et où nous allons, ils contrôlent parfois notre assurance (assurance Comesa que nous avons pris soin de prendre en Zambie avant de passer la frontière et qui sera valable dans pratiquement tous les pays que nous allons traverser jusqu'au Soudan), le permis de conduire. Rien de bien méchant pour l'instant.

A bicyclette...
Vente de vêtements seconde-main
Maisons traditionnelles
Le long de la route Mchinji-Chikangawa

A Mchinji, pas de problème pour retirer de l'argent dans un ATM par contre, pour acheter un forfait Internet, ce n'est pas possible ; il y a bien des affichettes publicitaires pour la 4G mais ce n'est pas pour les habitants de Mchinji. Nous devrons attendre d'arriver dans une ville plus importante.

Vendeurs de fruits et légumes

La route M1 puis celle qui bifurque en direction de Kasungu vers le nord sont toutes 2 en bon état. Elles nous permettent de profiter du paysage et de tourner la tête de droite à gauche pour observer la vie qui se déroule de part et d'autre.

Bivouac tranquille à Kasungu

Plantation de tabac

Taxi-vélo - Kasungu

Peu avant d'arriver à Kasungu, nous nous arrêtons pour bivouaquer près d'un petit plan d'eau au pied de l'ancien palais de l'ex-président Hastings Banda. Toute la journée, nous n'avons aperçu que de petites maisons en briques suintant l'humidité et ce soir c'est un palace. Quel contraste !

Ancien palais du président Hastings Banda - Kasungu

Dans la soirée, les paysans nous saluent en rentrant chez eux. On s'aperçoit que si l'anglais fait partie des langues officielles, peu le parle. On se contente donc de faire un geste de la main et de lancer un "hello" et bien souvent on nous répond dans une langue que nous ne connaissons pas. Trouver un bivouac a été assez compliqué ; il y très peu d'endroits près de la route pour s'arrêter, même pour une pause déjeuner. Les chemins qui mènent aux maisons ou aux clairières sont si étroits que nous ne pouvons les emprunter. Ils sont dimensionnés pour les piétons et les vélos, pas pour les voitures. De plus, les bas-côtés sont souvent creusés par les pluies et impraticables. Dans les villages, ça fourmille de monde et nous ne voulons pas nous y arrêter pour passer la nuit de peur d'être souvent dérangés ou que ce soit trop bruyant. Cet emplacement, près de Kasungu, est inespéré. La nuit s'y déroule très calmement. A la nuit tombée, le passage cesse et nous sommes seuls.
Le lendemain matin, la pluie nous réveille. Toute la journée, le ciel reste gris avec cependant quelques éclaircies qui nous permettent de faire un "tour en ville" à Kasungu. On y achète un forfait Internet chez Airtel puis des fruits et légumes aux vendeurs de rue. Kasungu est une ville assez importante pleine de boutiques en tout genre, de tissus, d'objets en plastique, de vaisselle, de vélos, de couvertures... chacune spécialisée dans un domaine. C'est une ville ni vraiment en état ni vraiment délabrée, c'est entre deux. 

Un des innombrables contrôles de police sur la route M1

Nous passons ensuite la matinée à rouler traversant de beaux paysages montagneux, au milieu des forêts de pins et d'eucalyptus. Cette fois, c'est beaucoup plus simple de trouver un emplacement car il y a de nombreux terre-pleins en bord de route qu'utilisent les débardeurs pour entreposer le bois. Nous nous arrêtons à 1800 mètres d'altitude sur l'un d'eux près du village de Chinkamgawa.

Le lendemain, nous reprenons la route en direction du lac Malawi. Nous faisons halte à Mzuzu, grande ville étonnamment moderne à l'extrémité d'une montagne où nous n'avons croisé, jusqu'à présent, que de petits villages un peu misérables. Nous y faisons quelques courses dans un supermarché Shoprite qui dispose de tout et faisons le plein d'essence.

Lac Malawi - Sunga Moyo Lodge, Chintheche

Nous descendons ensuite vers le lac, à Nkhata Bay. Nous sommes un peu déçus par le village et le bord du lac peu accessible en camping-car. Nous décidons alors de poursuivre notre route jusqu'à Chintheche où là, nous trouvons un camping agréable les pieds dans l'eau, le Sunga Moyo Lodge. Le lac Malawi est un des plus grands lacs d'Afrique, long de 570 km et large de 75 km, il mesure près de 30'000 Km2. C'est presque une mer intérieure et d'ailleurs, lorsqu'on l'aperçoit, c'est l'impression qu'il donne. Aujourd'hui, pas de baignade car le temps est gris alors on se repose et on joue sur la plage avec un ballon artisanal en latex que nous avons acheté sur la route dans la région des plantations d'hévéas. 

Vendeur de ballons en latex

Jonglage sur la plage

Nous restons sur place 2 jours avant de partir à Nkhotakota. La route est correcte mais étroite et les bords grignotés nous obligent à rester prudents et à rouler lentement. Comme toujours beaucoup de vélos font des va-et-vient chargés de marchandises. Bien que ce soit de loin les plus nombreux, les vélos n'ont pas la priorité sur la route ; si une voiture double ou qu'elle évite un trou en faisant un écart, le cycliste n'est pas pris en considération et n'a que le choix de se déporter dans le talus (le rêve pour certains automobilistes français qui n'ont toujours pas compris que la route n'appartenaient pas qu'aux voitures). Cela nous fait un peu pitié.

Sur la route Chintheche-Nkhotakota  

En route, nous nous approvisionnons en pain de mie et en fruits et légumes, bananes, avocats, tomates, oignons dans les échoppes ou sur les marchés. Tout ce qu'on achète coûte trois fois rien ce qui n'est pas le cas des lodges où nous passons la nuit. Tous sont à peu près au même prix, soit 20$ par jour pour 2 personnes (une chambre double est à partir de 90$). Nulle part ailleurs en Afrique, nous n'avons payé aussi cher pour des prestations souvent très basiques (pas d'eau potable, toilettes en plein air...). En comparaison, le salaire moyen mensuel du Malawi est de 27$. On n'est donc pas étonnés de ne voir que des occidentaux dans les lodges. Ce sont pour la plupart des "volontaires" travaillant sur des projets humanitaires ou des églises et des expatriés venant de la capitale. Il n'y a pratiquement pas de voyageurs sac-à-dos à mini-budget et peu de touristes sud-africains comme c'est le cas dans les autres pays.

Nkhotakota au bord du lac Malawi

A Nkhotakota, nous choisissons de nous installer au Nkhotakota Pottery Lodge, au bord du lac. Ici aussi, c'est 20$ mais les prestations sont bonnes et le propriétaire allemand est très soucieux du bien-être de ses clients et très respectueux de son personnel. Il emploie 66 personnes ce qui parait démesuré par rapport à la taille de son lodge mais qui explique aussi le prix.  
Sur place, nous rencontrons d'autres voyageurs, un motard suisse, des Allemands et des Canadiens en 4x4 qui tous traversent le continent africain. Chacun ne fait que passer.

Pêcheur de Nkhotakota - lac Malawi

C'est à partir de Nkhotakota que les marchands arabes d'Oman aidée par la tribu Yao , une des 3 plus importantes ethnies du Malawi, organisaient le commerce d'esclaves entre le 16ème et le début du 20ème siècle. Heureusement, cette période est révolue. Nkhotakota est aujourd'hui une ville de pêcheurs qui profitent de l'abondance du lac. 

Route de Nkhotakota à Senga Bay

Petits pains frits pour Jean, Nkhotakota - Senga Bay

L'apprentissage commence tôt

Nous passons 2 jours à Nkhotakota puis continuons vers Senga Bay. Jusqu'à présent, dans les lodges, nous étions un peu isolés des villages mais, aujourd'hui, au Cool Runnings de Senga Bay, nous sommes dans le village de pêcheurs. Tout autour de nous, la plage est encombrée des bateaux qui, à la nuit tombée, partiront pêcher au lamparo. En attendant, les pêcheurs réparent les filets, se reposent ou se lavent dans le lac tandis que les femmes font la lessive et la vaisselle.

Senga Bay - bord du lac Malawi

Les bateaux sont de 3 sortes. Ce sont soit de petites pirogues en bois, soit des barques, soit des bateaux à moteur qui transportent 6 à 8 pêcheurs. A chaque pêche, nous n'avons vu ressortir que de tous petits poissons mais à en juger par la taille de ceux vendus au bord des routes, il est certains qu'il y en a aussi des gros.

Frites fraîche au menu - Mua

Visiteurs - Mua

Après quelques jours passés au bord du lac Malawi, en prenant la direction plus au sud vers Monkey Bay, nous faisons un arrêt à la mission catholique de Mua. Sur place se trouve le centre Kungoni créé par un Père Blanc québécois, Claude, que nous avons la chance de rencontrer. Claude vit depuis 1967 en Afrique. Comme il le dit lui-même, il n'a pas emmené Dieu dans ses bagages. Loin de lui l'idée de faire du prosélytisme religieux comme le font beaucoup d'églises nord-américaines au Malawi et dans d'autres pays d'Afrique. Pour lui, Dieu est unique mais les églises sont multiples et il tolère toutes les formes que prend la foi. Autant dire qu'il s'est plusieurs fois fait taper sur les doigts par son évêque et même temporairement renvoyer. Il se comporte comme les Malawites qui semblent vivre en bonne intelligence entre chrétiens, animistes et musulmans. Dans les villages, les églises catholiques, protestantes et les mosquées sont voisines.
Donc, s'il est religieux et pas missionnaire alors, que fait-il en Afrique ? Il a plusieurs fonctions, celle de prêtre, la même que dans n'importe quelle paroisse de village mais il est également anthropologue et ethnologue. Il a appris la langue Chewa, celle parlée dans la région de Mua et la parle couramment. Il a appris la culture des différentes ethnies et en est devenu la mémoire vivante. Lorsque nous l'avons vu, il était en train d'archiver toute la documentation qu'il avait amassée depuis 50 ans.

Mission de Mua

A Mua, il a créé un musée, le musée Chamare, des ateliers de sculpture et un lodge à côté de l'église. Le musée contient des documents et des objets retraçant l'histoire de la mission et la vie des tribus Chewa, Ngoni et Yao, leurs us et coutumes ainsi que leurs rites. Il dispose également d'une impressionnante collection de masques et de tenues traditionnelles. C'est un endroit très intéressant à visiter. Malheureusement, nous ne pouvons assister aux danses traditionnelles ; elles doivent être réservées à l'avance. 

Dans le village de Mua

Après avoir fait une petite balade dans le village, nous passons la soirée au lodge de Kungoni. Une superbe chambre est mise à notre disposition pour que nous puissions utiliser les sanitaires. Chaque pièce en bois (les tringles à rideaux, les poutres, les accessoires de salle de bain, etc...) est sculptée par les artistes locaux.
Avant de repartir le lendemain, nous passons la matinée en compagnie de Claude qui à une façon de voir la vie en général et l'Afrique en particulier qui nous plaisent. 

Nous reprenons ensuite la direction du lac pour nous rendre à Cape Maclear via Monkey Bay. A Mua, alors que Jean était en train de dégonfler les pneus du véhicule avant de s'engager sur une piste, un jeune est venu nous informer que nous ne prenions pas la bonne route et que nous devions continuer un peu plus au sud pour éviter de prendre cette mauvaise piste. Sympa ! 
Donc, la route jusqu'à Monkey Bay est asphaltée. Ensuite, il y a quelques kilomètres de piste assez mauvaise avant de retrouver l'asphalte pendant une dizaine de kilomètres jusqu'à l'entrée du village. A partir de là, jusqu'au Fat Monkeys Lodge où nous avons décidé d'aller, ce ne sont que des trous et des bosses et un jeu de pistes pour trouver son chemin. 

Cape Maclear "côté touristes"

Lorsque nous arrivons au lodge, nous hésitons à repartir. Durant ce week-end de Pâques se déroule, de l'autre côté de la palissade du camping, le plus grand festival de musique du Malawi, le Tsisangalare Festival. Il dure 3 jours. Finalement, on se dit qu'on profitera de la musique sans même se déplacer et on reste.
Cape Maclear est entouré par le parc national du Lac Malawi qui englobe une partie de la péninsule de Monkey Bay ainsi que les îles proches. Le village comporte une partie touristique avec des hôtels sur la plage et une petite ruelle avec quelques marchands d'articles de souvenirs, de petits restos et quelques échoppes qui vendent un peu de nourriture. Il y a également un gros village de pêcheurs qui, nous dit-on, est encore plus grand que celui de Sengay Bay. Dans les restaurants on mangent une bonne nourriture locale pour quelques euros.
Même si Cape Maclear est touristique et que quelques enfants nous réclament de la "money", les gens sont aussi charmants que partout au Malawi. On a appris quelques mots en langue Chewa, "Mwadzuka bwanji, Muli bwanji, Ndili bwino et Zikomo" (bonjour, comment ça va, bien et merci) ce qui fait sourire les habitants ; un ptit bonjour dans la langue du pays, ça fait toujours plaisir. Ce qui nous surprend, ce sont les jeunes enfants qui nous sautent dans les bras et qui veulent nous tenir la main et marcher avec nous. On les emmène avec nous et dès qu'ils s'éloignent de chez eux, on leur dit bye-bye et ils font demi-tour avec un grand sourire. 

Snorkeling à Cape Maclear

Le lendemain de notre arrivée, nous embarquons pour une petite croisière en bateau à moteur autour de West Thumbi Island. Le lac Malawi est réputé pour ses petits poissons colorés et l'île est un des beaux endroits pour faire du palme-masque-tuba. L'eau particulièrement claire nous permet de voir beaucoup de poissons de toutes les couleurs. Dans les airs, nous apercevons plusieurs aigles marins que notre guide attire avec des poissons qu'il a achetés aux pêcheurs du lac que nous avons croisés. Grâce à lui, les aigles plongent à quelques mètres de nous. C'est un superbe spectacle encore plus enthousiasmant que le snorkeling. 

Monkey Bay, bord du lac Malawi

Après 2 jours passés à Cape Maclear et de la musique plein les oreilles, nous retournons à Monkey Bay et séjournons 2 journées au Monkey Bay Beach Lodge. Le lodge situé en bord de lac à l'intérieur d'une base militaire est très tranquille. Si le camping est rudimentaire, le lodge est très bien décoré et donne envie de rester quelques jours. On y loue un canoë pour aller faire du snorkeling sur l'île se trouvant en face. On y voit beaucoup moins de poissons qu'à Cape Maclear mais on revoit un aigle marin et on approche 2 martins-pêcheurs. 

Canoë au Monkey Bay Beach Lodge

La baignade dans le lac Malawi est très agréable car l'eau est à environ 27°C. De plus, celle-ci est très claire. Le seul point noir du lac et ce n'est pas rien, c'est qu'il est, par endroit, contaminé par la bilharziose, une maladie parasitaire qui peut se déclarer plusieurs semaines, mois ou années après avoir été en contact avec l'eau. Cette maladie est la deuxième cause de mortalité au Malawi après le sida mais elle se soigne bien à condition de prendre un traitement. A Nkhotakota, nous avions rencontré des expatriés qui n'hésitaient pas à se baigner et qui, nous avaient-ils dit, prenaient 2 fois par an des comprimés de Praziquentel afin d'éliminer les parasites. Nous avons donc décidé de ne pas nous priver de baignade et de prendre le traitement au moment de quitter le pays pour éviter tout risque de maladie à l'avenir (durée du traitement : 1 jour; prix : 1€).

Arrivés à l'extrémité sud du lac, nous avions ensuite prévu de nous arrêter dans le parc national de Liwonde mais, arrivés sur place, l'endroit ne nous plaisant pas nous avons poursuivi notre route jusqu'à Zomba. On a quand même eu le temps d'apercevoir 2 éléphants au bord de la rivière Shire.

Bivouac aux Mandala Falls

Vendeurs de fruits et légumes - Zomba Plateau

La ville de Zomba se trouve au pied de plusieurs montagnes. Nous montons jusqu'au Zomba Plateau à 1450 mètres d'altitude. Nous bivouaquons au bord du Mulunguzi dam sous une épaisse forêt de pins. L'endroit est tranquille. La température est très agréable, presque fraîche. Dans l'après-midi, il fait environ 23°C et au réveil seulement 11°C. 

Randonnée dans la Zomba Forest Reserve

En milieu de journée le lendemain, nous partons faire une balade jusqu'à Queens View (du nom de la reine mère) et Emperor's View (de celui de Haile Selassie I), 2 très beaux points-de-vue sur Zomba et sa région. La montée qui part du dam est assez raide pendant 1 km puis elle devient très agréable lorsqu'on atteint le plateau à 1750 m d'altitude. La première partie n'est pas balisée et il est indispensable de disposer d'un GPS pour s'orienter (merci MapsMe) ensuite, le chemin est large et les points d'intérêts sont indiqués. Nous pique-niquons aux Williams Falls qui se trouvent en contrebas puis nous rejoignons le parking du barrage où se trouve notre camping-car. Avec un petit détour jusqu'aux échoppes de souvenir de l'hôtel Sunbird se trouvant au bout de la route, cela fait une très jolie balade d'environ 13 km. Le soir, nous nous parquons à quelques mètres de notre précédent bivouac sur une aire de pique-nique au bord de l'étang devant la jolie cascade Mandala. Nous dégustons les fruits de la passion et les baies que nous avons achetés aux vendeurs du coin. Un délice! La région est une véritable corne d'abondance, on y trouve tous les légumes et tous les fruits. Au Malawi, il faut manger local. Ne pas vouloir manger selon ses désirs mais prendre ce que l'on trouve en fonction de la saison et de la région. On a un peu de mal à s'y faire mais, en principe, si on ne se plie pas à cette règle on paye plus cher et surtout, on est déçus par la qualité du produit.

Les forçats de la route - Zomba Plateau

Sur le chemin forestier, comme hier sur la route, nous croisons des gens portant de lourds fardeaux de bois sur leur vélo. La pente est raide, il faut descendre le chargement à travers la forêt puis faire encore 8 km pour rejoindre Zomba par une pente à 4% en moyenne. C'est un véritable travail de force et d'équilibrisme. Partout, dans les pays d'Afrique Australe que nous avons traversés le chargement aurait été transporté par pick-up ou camionnette, ici, c'est à vélo ou sur la tête. Pour garder un souvenir de ces forçats de la route et parce qu'il a un petit vélo dans la tête, Jean s'offre une jolie statuette en bois représentant un porteur.

Sculpture en bois - Zomba Plateau

Il n'y a pas que les hommes qui portent - Zomba

De bonne heure le lendemain (car ici, les journées commencent avec le jour à 5h30 et se terminent à la tombée de la nuit à 17h30), nous redescendons à Zomba, faisons quelques courses au marché puis nous reprenons la route en direction de la ville de Blantyre, la capitale économique du pays. C'est un autre monde, une ville moderne, où le mode de vie d'une partie de la population s'apparente au notre. Ce n'est pas le Malawi que l'on vient de traverser et ce n'est pas non plus celui que l'on aime le plus mais cela fait partie du pays. Nous passons 2 jours sur place, d'abord au Malo-a-Moyo puis au New Nkhwazi lodge, 2 endroits aux équipements hors d'âge (on n'a pas osé rentrer dans les sanitaires) mais dont le personnel est adorable pour preuve la mésaventure nous étant arrivée au Malo-a-Moyo. Au réveil, mes sandales que j'avais laissées dehors devant la porte du camping-car avaient disparues. Ayant signalé le "vol", l'équipe du camp, qui s'est tout de suite sentie concernée, s'est mise à leur recherche et les a retrouvées ; les chiens les avaient prises. Le personnel était soulagé. Ce matin, j'avais senti les gars sincèrement désolés et blessés par cette disparition.

Blantyre, ville moderne

Petit clin d'œil à Notre Dame

Plantations de thé - Thyolo

En quittant Blantyre, nous traversons les plantations de thé de la région de Thyolo pour rejoindre ensuite le massif du Mulanje. A la recherche de tissus africains, nous nous arrêtons à Chitakale où se tient un immense marché et où nous marchandons quelques coupons. 

Grand marché de Chitakale

Joueurs d'awalé - Chitakale

Tissus wax - Chitakale

Arrivés à Mulanje, nous nous arrêtons à l'office du tourisme pour avoir quelques informations sur le massif du Mulanje puis, en prévision de faire une petite balade le lendemain matin, nous montons jusqu'au camp CCAP Likhubula situé au départ des sentiers de randonnées.

Chorale d'église - CCAP Likhubula

Comme à Zomba, les températures ne sont pas très élevées ce qui nous permet de ne pas partir trop tôt et d'arriver pour pique-niquer aux chutes Dziwe wa Nkalamba qui se trouvent à une heure de marche du camp. En chemin, nous croisons des dizaines de femmes et fillettes transportant du bois sur leur tête. C'est dur de voir ces pauvres gens grimper dans la montagne puis redescendre avec un tel fardeau. Jean ayant aidé une femme à remettre son chargement sur la tête estime qu'elles portent entre 30 et 40 kg de bois, quelquefois même 50. Ici, le slogan c'est "travailler dur pour gagner une misère"... 

Massif du Mulanje

Dziwe wa Nkalamba Falls - Mulanje

Porteuses - Massif du Mulanje

En revenant au camp, nous nous baignons dans les piscines naturelles formées par la rivière Likhubula. La température de l'eau est idéale pour se rafraîchir.

Baignade dans la rivière Likhubula

Nous passons notre dernière journée dans le village de Mulanje au club de golf qui accueille les touristes et les voyageurs.



Le Malawi

Premier pays d'Afrique de l'Est sur notre parcours, le Malawi est le pays qui nous a semblé le plus pauvre parmi les pays que nous avons traversés depuis le début du voyage. Dans les campagnes qui concentrent la majorité des habitants, les Malawites travaillent dur, très dur pour seulement parvenir à survivre. Si le pays est un bel endroit à visiter entre lacs et montagnes, encore une fois, ce sont les habitants que nous avons le plus appréciés. Toujours souriants, polis, respectueux et bienveillants, nous avons eu plaisir à nous arrêter près d'eux pour échanger quelques paroles. Décidément, que les Africains sont attachants !



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