Namibie 
Etosha et nord-est (bis)

17.02.2019 / 20.03.2019


Nous restons 17 jours sur place à Swakopmund. Nous sommes au camping en Namibie mais nous pourrions aussi bien être, sans différence, dans un camping en France ou même en Allemagne car cette ville est plutôt germanique ; dans les magasins, on nous salut par un "Guten tag", tous les jours nous achetons notre pain frais à la boulangerie allemande et nos voisins voyageurs Ana, Hubert, Sabine et Bodo sont berlinois. C'est la première fois que nous restons aussi longtemps sans bouger. Nous préférerions reprendre la route mais nous patientons afin de ne pas subir la saison des pluies qui sévit au nord en ce moment. Notre départ est même un peu retardé à cause d'un rhume que Jean a attrapé et qui lui donne de fortes fièvres. 


Pause à Swakopmund

Les grandes marées
Un ptit rhume
Remise en forme
Pas si reposant que ça...
Swakopmund

Dès que Jean va un peu mieux et alors que je ne suis pas encore trop mal (car évidemment je suis, moi aussi, victime du même mal peu de temps après), nous quittons Swakop. Avant de rejoindre le parc national d'Etosha, nous faisons un détour par Windhoek, la capitale. Nous voulons y faire une demande de visa pour la Zambie. Pour se rendre à Windhoek depuis Swakop, il y a 2 possibilités, soit par la route asphaltée B2, soit par la piste C28 qui traverse une partie du parc national de Naukluft puis franchit le col de Bosua. Nous choisissons la deuxième option qui s'avère être un très bon choix car les paysages sont sublimes et qu'évidemment, il n'y a personne. En contrepartie des beaux paysages, la piste, elle, n'est pas très belle. Après 150 km, elle devient même interdite aux camions et aux voitures avec remorques ou caravanes. Durant les premières heures de route, nous montons progressivement jusqu'à 1000 m d'altitude mais soudainement les pentes deviennent beaucoup plus fortes et le revêtement plus caillouteux. Jean doit utiliser la boîte courte afin de passer certains cols dont celui de Bosua. La route est sans cesse sinueuse et vallonnée telle des montagnes russes. Le soir, lorsque nous décidons de bivouaquer au bord de la piste, nous sommes à 1800 m d'altitude.

Col de Bosua - Swakopmund / Windhoek

Nous déposons notre demande de visa zambien au consulat en arrivant à Windhoek le lendemain matin. La fonctionnaire qui enregistre notre demande nous le promet pour le lendemain avant midi. Nous aurions pu avoir ce visa à la frontière mais il aurait fallu le payer en dollars américains or nous disposons de peu de dollars et voulons les économiser. Ici, au consulat, nous pouvons payer en monnaie namibienne. Comme la demande est traitée rapidement, nous ne passons qu'une nuit dans la capitale, une jolie ville à taille humaine, moderne et propre mais sans grand intérêt pour nous. Ce qui nous intéresse d'avantage est de retourner au parc national d'Etosha. Cette fois, pas de détours pour s'y rendre, nous empruntons la route principale B1 sans toutefois se presser ; nous mettons 3 jours pour faire les 450 km qui séparent Windhoek d'Andersson Gate, l'entrée du parc la plus proche. Nous alternons les bivouacs en bord de route et le camping durant ces 3 nuits.  

Les bébés de l'année - Etosha national park

Comme nous avons déjà visité le parc d'Etosha en juin dernier, nous avons quelques repères et notamment nous nous souvenons d'un plan d'eau à l'ouest du parc, Ozonjuitji m'Bari, où nous avions vu de nombreux animaux. Aujourd'hui encore, nous sommes gâtés ; une vingtaine d'éléphants nous y attendent ainsi que des autruches, des zèbres, des oryx et des springboks... la panoplie presque complète. Nous n'allons pas plus loin car la piste en forme de tôle ondulée n'est vraiment pas agréable. Nous retournons en direction du grand pan où s'abreuvent plusieurs girafes puis vers le camp de Okaukuejo où nous passerons la nuit. Nous restons quelques heures dans le camp avant de reprendre notre véhicule et de refaire un tour. Jean est un peu déçu par ce qu'on a vu, il en voudrait plus. Qu'à cela ne tienne, à la sortie du camp, Jean aperçoit, près du point d'eau de Nebrowni, un lion qui s'engouffre puis disparaît dans un passage au-dessous de la piste. On fait demi-tour pour tenter de l'apercevoir à nouveau lorsqu'il ressort accompagné de 3 lionceaux. Le spectacle dure un long moment avant que tous retournent se mettre à l'ombre puis, au moment où nous repartions, ils réapparaissent accompagnés de 2 autres lions. Du grand spectacle à moins de 5 mètres de nous. Jean est, cette fois, comblé. Pour conclure la journée, des girafes et un rhinocéros viennent nous rendre visite, à la nuit tombée, au point d'eau du camp d'Okaukuejo.

Le jour suivant, entre Okaukuejo et le camp d'Halali, c'est encore plus beau. Tout d'abord, nous retrouvons un des lions aperçu la veille puis, dans les différents points d'eau, c'est le défilé des animaux. Lorsque nous arrivons et qu'il n'y a pas encore beaucoup d'animaux, nous voyons s'avancer plusieurs dizaines d'éléphants à la fois. Ils sont 30 ou 40. Idem pour les girafes. Entre chaque point d'eau, il y a de nombreux troupeaux de springboks, impalas, koudous, oryx, cobes, gnous, quelques rhinocéros noirs et blancs, des chacals et des hyènes. Le soir, dans le camp d'Halali, c'est un show de rhinos qui défilent devant nous. Le troisième jour, lorsqu'on rejoint la sortie est du parc, on frôle l'overdose. Cela débute par un guépard couché que l'on observe pendant plus d'une heure avant qu'il ne se décide de bouger puis encore des dizaines de girafes et d'éléphants et des centaines d'autres bêtes. A midi, alors que nous avons terminé notre repas pris à l'arrière du camping-car, Jean s'apprête à descendre du véhicule pour reprendre le volant mais il referme bien vite la porte. Il vient d'apercevoir, à quelques mètres de nous un lion qui part en chasse. On l'observe depuis l'intérieur quand on en voit arriver un second. On se dit qu'il pourrait bien y en avoir d'autres et on hésite maintenant à descendre du camping-car (ce qui est interdit dans le parc en dehors des aires prévues). Voilà une bonne leçon.

Girafes, éléphants, lions, guépard, rhinocéros noirs et blancs, springboks, autruches, oryx
Etosha national park

Après ces 3 journées bien remplies passées dans le parc, nous dormons à proximité puis, le lendemain, nous allons à Tsumeb où là aussi, nous avons nos repères pour nous y être arrêtés 2 jours lors de notre premier passage dans la région. Dans la matinée, nous faisons laver notre linge et le camping-car puis nous faisons le ravitaillement dans un mall très moderne avant de repartir dans l'après-midi. Nous aurions aimé y dormir mais il fait trop chaud pour bivouaquer en ville. Depuis que nous avons quitté Swakopmund, les températures varient entre 35 et 38°C l'après-midi et le temps est très ensoleillé. Alors que Jean supporte plutôt bien ces températures, moi, j'en souffre énormément et cela influe sur le voyage et sur nos choix de bivouac. Ce soir, nous campons au Roy's Camp, un lodge atypique et charmant situé un peu à l'écart de la route principale. Nous y restons 2 jours. Dans l'après-midi, nous faisons une balade à pied de 10 km dans le bush à la recherche des animaux mais, il y a d'avantage de traces que d'animaux visibles. Nous ne croisons qu'un phacochère et ses petits. Lorsque nous rentrons, nous sommes secs ; nous n'avions pas prévu d'emporter de l'eau... 

Longue file d'attente pour recevoir sa pension
Tsumeb

Vendeurs de rue - Tsumeb

Après cette halte en pleine nature, nous nous arrêtons à Rundu, dernière "grande" ville avant d'arriver dans la bande de Caprivi. Là aussi, nous choisissons de faire halte dans un camping, le Sarasunga, au bord du fleuve Okavango.

En route vers la bande de Caprivi
Depuis que nous avons passé la barrière sanitaire au nord de Tsumeb, nous sommes dans une autre Namibie. Pour des raisons de propagation de maladies bovines, cette "frontière" partage en 2 le pays avec, au sud, les grands élevages et au nord, les petits. Evidemment, les maladies viendraient des exploitations appartenant aux petits fermiers du nord et contamineraient les élevages des grands propriétaires du sud. Il semble que ces maladies n'existent plus depuis longtemps mais les restrictions demeurent empêchant les fermiers du nord de vendre leur viande au sud ou de l'exporter et à la région de se développer. Lorsque l'on roule de Tsumeb à Rundu, ce n'est plus la Namibie des villes mais bien celle des champs où les cases ont remplacé les maisons coquettes et où les voitures ont disparu au profit des marcheurs. Plus d'eau courante mais un robinet où les gens viennent remplir leurs bidons et plus d'électricité. Entre Swakopmund et les villages le long de la B8, c'est un gouffre qui s'agrandit à mesure que l'on s'approche de la Bande de Caprivi et de Divundu.

Bwabwata national park

Divundu est un village avec quelques maisons éparses, des lodges, une station-service et 2 petits "supermarchés" où l'on trouve l'essentiel mais c'est aussi l'endroit où apercevoir les Popa Falls et l'une des portes d'entrée du Bwabwata national park qui s'étend sur plus de 200 km jusqu'à Kongola. Les Popa Falls ne nous avaient pas impressionnés lors de notre 1ère visite ; nous décidons donc de ne pas y retourner par contre, nous retraversons le Mahango nature reserve ainsi que le Buffalo core area, 2 des 3 réserves animalières du Bwabwata. Nous ne nous lassons pas de voir et revoir la vie sauvage et nous voulons en profiter au maximum car, dans cette partie de l'Afrique, les entrées dans les parcs sont très bon marché. A Etosha, l'entrée par personne coûte 80 N$, soit environ 5€, au Bwabwata, 40 N$, soit 2.5€ et le droit d'entrée avec un véhicule s'élève à 10 N$, c'est à dire 0.60€. En Tanzanie, des voyageurs ont payé plus de 500 us$ par jour pour un couple et un véhicule dans le parc Ngorongoro ! De plus, le Mahango et le Buffalo disposent, sur une surface restreinte,  d'une grande quantité d'animaux, des éléphants, girafes, hippopotames, buffles, antilopes, gazelles, tortue, zèbres, koudous, hippotragues noirs, autruches, phacochères, singes, de nombreux oiseaux, ceci pour nommer ce que l'on a vu durant ces 2 matinées mais il y en a beaucoup d'autres et notamment des lions. Les 2 parties sont donc intéressantes mais, alors que les pistes sont très bonnes dans le Mahango, celles du Buffalo sont cassantes et en aucun cas ne peuvent êtres empruntées sans un 4x4. 

Rencontre entre Divundu et Kongola



Entre les 2 visites, nous passons la nuit dans le camping Nunda au bord de la rivière Okavango où nous apercevons d'autres hippos et en quittant Buffalo Core Area, nous dormons en bord de route sur une aire aménagée dominant la rivière. 

Camp de Luc et balade sur la Kwando river - Kongola

Après Divundu, nous avons rendez-vous, à Kongola, avec Françoise et Alain dans le camping de Luc, un Français que nous avions rencontré en juillet. Françoise et Alain sont 2 voyageurs qui, après avoir descendu le continent américain à bord d'un fourgon Mercedes 4x4 aménagé, sont arrivés 2 mois avant nous en Afrique. Nous avons fait à peu près le même trajet mais eux ont, en plus, visité la Tanzanie, le Rwanda, l'Ouganda, le Malawi et la Zambie. Ils se dirigent maintenant vers le Zimbabwé. Nous nous étions rencontrés en France avant notre départ mais nous n'avions pas encore eu la possibilité de nous retrouver en Afrique. Passer quelques jours avec eux et Luc est un vrai plaisir. Comme chaque rencontre avec des voyageurs, c'est l'occasion d'échanger et de faire une petite pause, dans le voyage, entre amis. Luc nous emmène, une fois encore, sur la rivière Kwando qui borde le Bwabwata et où se cachent les hippos que l'on entend grogner depuis le camp.

Entre Kongola et Katima Mulilo

Nous restons quelques jours à Kongola avant de repartir vers Katima Mulilo en prenant la route qui longe le Botswana et traverse les parcs nationaux Mudumu et Nkasa Rupara. A Katima, Luc retrouve sa femme Esther et sa petite fille Albertina qui nous rendent visite au camping Protea où nous nous sommes installés avec Françoise et Alain. 

Pique-nique autour d'un braai, Pastis 51, un vrai dimanche en famille

Nous restons sur place plusieurs jours ensemble. Jean profite de cet arrêt pour faire faire l'entretien du véhicule puis, nous traversons le Zambèze pour aller en Zambie. Cette fois, nous amorçons pour de bon notre remontée du continent africain.




La Namibie

Ce retour en Namibie a été l'occasion de découvrir des paysages exceptionnels comme ceux du Ai-Ais national park ou les dunes de Sossuslvei et de faire plusieurs safaris qui tous ont été extraordinaires. La chaleur de l'été nous a contraint à voyager différemment et notamment à fréquenter plus souvent les campings ce qui n'est pas ce que l'on aime mais qui nous a permis de faire des rencontres avec d'autres voyageurs. Nous avons apprécié les moments passés avec Françoise et Alain qui font partie, comme nous, de la grande famille des voyageurs et avec qui les rapport sont simples et presque évidents.



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