Après une longue traversée de 500 km dans le désert saoudien, nous arrivons à Sila, la ville frontière avec les Emirats Arabes Unis. Nous profitons d’une aire de pique-nique en bord du Golfe Persique pour faire notre premier bivouac. La mer est cristalline mais, le temps est gris et le vent souffle fort ce qui ne nous encourage pas à nous baigner. C’est dommage, on attendait la mer avec impatience. Ce n’est que partie remise car, ces prochains jours, notre programme est de longer le Golfe jusqu’à la Péninsule omanaise de Musandam.
Nous ne passons donc qu’une nuit à Sila et, le lendemain, nous prenons la direction de la capitale, Abu Dhabi. Là encore, pas mal de kilomètres à faire. La route à multiples voies est très bonne mais pas très folichonne ; encore du désert et quelques espaces verts que les Emiratis appellent forêts mais qui, même avec l’arrosage au pied de chaque arbre, sont un peu secs. Nous ne comptions pas entrer à Abu Dhabi aujourd’hui mais, ne trouvant aucune possibilité de nous arrêter pour la nuit, on avance en direction de la ville. On évite toutefois d’y entrer avant d’avoir trouvé une station-service avec du diesel car on n’en trouvera pas en ville et il est très probable que nous allons faire pas mal de kilomètres dans Abu Dhabi ces prochains jours.
Sous l'œil des 7 chefs d'état des Emirats Arabes Unis
Sur le parking de la mosquée d’Al Wathba, un peu perdus au milieu des nombreuses routes à prendre, nous abordons des Emiratis qui nous indiquent une station avec du diesel. Comme j’ai l’air un peu perdue en écoutant leurs explications, ils décident de nous accompagner jusqu’à la station qui se trouve à 5 km. A notre arrivée, le chauffeur s’arrête devant la pompe, discute avec le pompiste et lui donne 200 dirhams (50€) pour payer notre plein. On a beau refuser, rien à faire. Il veut payer. On en reste scotchés. Certains penserons : « ces Emiratis, ils ne savent pas quoi faire de leur fric et le dépensent sans compter ». Dans notre cas, cette personne ne semblait pas fortunée ; c’était un policier, un Emirati « moyen » pour qui 200 dirhams devaient représenter une somme non négligeable. Ce qu’il a fait est un geste de pure générosité et d’hospitalité ce qui semble courant dans ce pays. Hier, sur la plage d’Al Sila, nous observions 2 balayeurs népalais qui, après avoir nettoyé 5 mètres de plage, étaient assis dans le sable et regardaient la mer depuis près d’une heure. Quand un 4x4 luxueux s’est arrêté près d’eux, on s’est dit que ça allait peut être chauffé pour eux. Pas du tout, un jeune garçon est sorti de la voiture avec plusieurs paquets de nourriture et leur a donné. Ce n’était en aucun cas les restes du repas puisque sa famille arrivait pour faire un BBQ sur la plage. Un peu plus tard, d’autres personnes leur ont apporté du poisson. Ils étaient toujours assis dans le sable… En France, avant que l’un de nous offre un sandwich au balayeur malien qui nettoye la rue, il se passera un petit bout de temps. A méditer…
Course de dromadaires - Camélodrome d'Al Wathba (Abu Dhabi)
En allant à la station-service, nous nous rendons compte que nous ne sommes qu’à quelques centaines de mètres d'un camélodrome alors après avoir passé la nuit sur le parking de la mosquée d’Al Wathba, nous allons assister aux entrainements des dromadaires. Aujourd'hui, il n'y a pas de courses mais c'est très intéressant quand même. Sur le champ de course, les visiteurs sont autorisés à suivre les dromadaires en voiture. Nous côtoyons les entraineurs qui suivent leurs "poulains". On distraits un peu les cavaliers peu habitués à voir des étrangers les encourager à bord d'un camping-car. Certains dromadaires sont montés par des cavaliers, d'autres par des robots miniaturisés qui semblent bien fonctionner car en fin de piste, les bêtes galopent comme des folles, à bout de souffle.
Après l'entrainement, nous prenons la direction d'un mall (centre commercial) pour faire quelques courses et acheter un forfait Internet, forfait plutôt coûteux, 40€ pour seulement 3 Go. Dans la plupart des autres pays, 5 à 10 Go valaient environs 10€. Pour le reste, la nourriture notamment, les prix ne sont pas très élevés. Dans le supermarché Carrefour où nous faisons nos courses, les prix nous semblent moins élevés qu'en France ou à peu près équivalents. Comme Noël approche, on fait le plein de bonnes choses, saumon fumé, truffes aux chocolats made in France, etc...
Mosquée Cheik Zayed - Abu Dhabi
Nous partons ensuite visiter la mosquée Cheik Zayed. En entrant dans Abu Dhabi, nous sommes surpris par la facilité de déplacement en voiture, à vélo ou à pied et par la facilité pour se garer. Il y a des parkings partout. Comme nous n'imaginions pas pouvoir nous garer devant la mosquée (ce qui est tout à fait possible) nous nous garons un peu plus loin et faisons le chemin à pied jusqu'à l'entrée. La mosquée cheik Zayed est une merveille. C'est un bâtiment élégant et précieux, un bijou, tellement beau et tellement fréquenté par les touristes que nous, non musulmans, on en oublie que c'est aussi un lieu de culte. C'est peut-être dommage mais il est tellement rare de visiter un monument aussi réussi qu'il faut absolument le voir. Les buildings de la ville, aussi impressionnants qu'ils soient, ne le seront jamais autant que la mosquée Cheik Zayed.
Abu Dhabi
La visite terminée, nous prenons la direction de la marina. Là aussi, on a l'embarras du choix pour se garer et comme en plus l'endroit est tranquille, on décide d'y passer la nuit et la suivante. C'est le quartier des loisirs avec ses musées, monuments, hôtels de luxe, grande roue, centre commercial, larges esplanades avec location ou prêts de vélos et trottinettes. Les plages aménagées sont juste en face, de belles plages où l'on se baigne dans une eau limpide. C'est l'endroit idéal pour nous. La population d'Abu Dhabi est très cosmopolite avec, en majorité, des Pakistanais, des Indiens et des Népalais. Le week-end, l'ambiance est super sympa ; toutes les nationalités se retrouvent dans les jardins publics, en famille ou entre amis, pour pique-niquer.
Abu Dhabi
On ne se renseigne même pas pour connaître les moyens de transport public car les rues sont tellement surdimensionnées et la circulation tellement fluide qu'on peut aller partout en camping-car. On traverse la ville en direction du "quartier culturel" où le musée du Louvre vient d'être inauguré et où le musée Guggenheim est en passe d'être terminé. La capitale des Emirats ne se refuse rien. La visite du musée du Louvre ne nous intéressant pas, nous ne faisons qu'admirer le beau monument signé Jean Nouvel. Cet architecte a eu la bonne idée de faire un bâtiment très discret, ce qui n'est pas forcément dans l'air du temps aux Emirats. Dans ce musée dont la France est partenaire sont projetés 2 films : "Comment voler un million de dollars" et "Voleurs de temps". Serait-ce là le savoir-faire français ?
Abu Dhabi est une ville vraiment cool. En la quittant, nous nous arrêtons pour prendre en photo la tour Aldar, un bâtiment très original en forme de pièce de monnaie et là encore, on se gare devant le bâtiment et on se balade librement autour sans que personne ne nous demande rien.
Dubaï
Au nord d'Abu Dhabi, à 150 km, se trouve la plus grande ville des Emirats, Dubaï, notre prochaine étape. Nous sommes le 21 décembre et nous comptons rester sur place jusqu'à Noël. Entre temps, le programme est assez chargé : visite de Palm Jumeirah, de la marina, du Dubaï Mall, de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, du Mall of the Emirates et des vieux quartiers Deira et Burj Dubaï et avant tout cela, faire la lessive. Nous avons une adresse pour une laverie self-service, la première sur notre route depuis des mois. Lorsque nous faisions des campings ou des parkings d'hôtels, nous avions souvent moyen de laver nous-même du linge ou d'en faire laver mais, depuis le Soudan, nous faisons presque toujours des bivouacs en pleine nature sans commodités et dans ce cas, nous économisons l'eau et nous ne lavons pas notre linge. C'est dire que j'attendais avec impatience de trouver une laverie automatique. Même s'il est plus difficile de se déplacer et de se garer à Dubaï qu'à Abu Dhabi, on n'a aucun problème pour trouver celle-ci et comme elle dispose de machines très performantes, en 2 heures, le linge est lavé et séché et nous pouvons rejoindre la plage de Sufouh près de Pal Jumeirah pour camper. Une plage à Dubaï pour les campeurs ? Et oui, une plage avec des voyageurs comme nous mais surtout avec des habitants de Dubaï qui passent ici leurs week-ends dans leur grand camping-car ou leur caravane américaine.
Bivouac à Al Sufouh Beach - Dubaï
Parmi les voyageurs en camping-car qui sont sur place, nous retrouvons Nathalie et José, des Français que nous avions vus en France à une rencontre de voyageurs. Nathalie et José sont arrivés il y a quelques jours aux Emirats en provenance d'Iran. Après les Emirats, ils rejoindront, comme nous, Oman pendant 2 mois puis ils referont le chemin inverse pour rentrer en France. Demain, Pierrette et Denis, un autre couple français qui a fait la traversée en bateau avec eux depuis l'Iran doivent nous rejoindre à Sufouh. Pierrette et Denis voyagent à bord d'un Land équipé d'une cellule. Nous convenons de passer le réveillon de Noël tous ensemble.
Dubaï Marina à vélo
Palm Jumeirah - Dubaï
Le lendemain de notre arrivée, Nathalie et José ont la gentillesse de nous prêter leurs vélos. Avec, nous partons nous balader sur Palm Jumeirah, une île artificielle en forme de palmier puis sur la promenade de la marina. On ne peut pas dire que Dubaï soit une ville pratique à vélo mais, il y a pire comme grande ville à parcourir à vélo. Palm Jumeirah comme la marina sont de grands complexes immobiliers avec des restaurants, quelques boutiques de souvenirs et pas mal de touristes. C'est sympathique mais toujours un peu pareil. Dubaï est tout aussi cosmopolite qu'Abu Dhabi mais plus occidentale.
Le jour d'après, nous partons visiter Dubaï Mall et la Burj Khalifa. Cette fois, nous prenons le tram puis le métro pour nous y rendre. C'est très pratique ; l'arrêt du tram étant très proche de la plage de Sufouh. Nous pensions visiter la Burj Khalifa ce matin mais il faillait réserver par Internet pour monter jusqu'au 124ème étage et comme il n'y a plus de places disponibles pour aujourd'hui, nous réservons pour le lendemain.
Le Dubaï Mall, le plus grand centre commercial du monde (à moins que le plus grand soit maintenant au Koweit), avec ses boutiques de luxe où tout le monde regarde mais pas grand-monde achète, son aquarium avec requins, raies et autres poissons, sa cascade, sa fontaine musicale... nous occupe presque la journée entière. En fin d'après-midi, on a encore un peu de jus pour visiter Deira, un des plus anciens quartiers de Dubaï. On s'arrête d'abord devant le port de marchandises où les marins iraniens embarquent toute sorte de marchandises sur leurs boutres en bois. Qui parle d'embargo ? Business is business et la politique, c'est autre chose. Quant au quartier de Deira, c'est simplement un quartier populaire qui ne mérite pas forcément la visite. Comme la nuit tombe, on n'y traine pas et on rentre.
Port de marchandises - Dubaï
Le lendemain, on se lève tôt pour être à 9h00 à Burj Khalifa. Même si les transports en commun sont très pratiques, il faut néanmoins prévoir du temps dans ses déplacements car la ville est très étendue. Nous visitons donc la tour la plus haute du monde - 828 mètres. Avec notre ticket, nous montons jusqu'au 124ème étage, à 424 mètres. A cette hauteur, nous sommes déjà au-dessus de toutes les autres tours de la ville et c'est très impressionnant. La tour a été inaugurée en 2009. Actuellement, un autre projet est en cours pour construire une tour de 1 km de haut. A l'entrée de Burj Khalifa, on peut lire : "Impossible est un mot qui n'existe pas dans le dictionnaire de nos dirigeants". Quand la maxime s'applique à ce genre de projets, il y a de quoi s'inquiéter. Heureusement que la chute du prix du pétrole ralentit un peu l'économie du pays sans quoi, il n'y aurait plus de limites. D'ailleurs, du haut du 124ème étage de la tour, on aperçoit "The World", le grand projet d'îles artificielles dont chaque île correspond à un pays et qui, pour l'instant, est à l'arrêt. Et si le mot "impossible" apparaissait dans le dictionnaire ?
Mall of the Emirates - Dubaï
Après la visite de la tour, sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au Mall of the Emirates. Pas grande différence entre Dubaï Mall et celui-ci sinon qu'en plus des boutiques, il y a une piste de ski couverte. De quoi prendre un bon bol d'air frais ! Un dernier arrêt à Carrefour pour faire les derniers achats pour le repas de ce soir et basta pour les malls et supermarchés. Après 5 jours de visites à Abu Dhabi et Dubaï, on n'en peut plus. Visiter Abu Dhabi et Dubaï c'est comme être dans un grand aéroport international ; les boutiques sont luxueuses, les infrastructures sont modernes, la population est cosmopolite mais, une fois qu'on en a fait le tour, c'est toujours pareil.
Réveillon de Noël entre voyageurs - Dubaï
Pour le réveillon de Noël, Pierrette et Denis ont emporté de France foie gras et confits de canard tandis que Nathalie et José nous ont fait la surprise d'amener du vin rouge et du rosé. Saumon fumé et bûche au chocolat complètent le repas. En début de repas, nos voisins émiratis avaient offert à Nathalie une belle corbeille de fruits et voulaient absolument que nous dînions avec eux. Bien qu'ayant refusé le repas, on les rejoints pour le dessert. Ils nous offrent à manger et à boire, bière, vin rouge et whisky, il semble que l'alcool ne soit pas interdit pour tous les musulmans des Emirats...
Plage d'Al Sufouh - Dubaï
Le lendemain matin, on quitte nos amis voyageurs. Tous les 4 partent en direction du sud d'Oman tandis que nous nous dirigeons vers la péninsule de Musandam, enclave omanaise située en face du détroit d'Ormuz entre Golfe Persique et mer d'Oman. En route, nous traversons 3 autres états parmi les 7 qui constituent les Emirats Arabes Unis, Sharjah, Ajman, Umm Al Quwain (où nous faisons remplir une de nos bouteilles de gaz dans une usine Brothers Gas) avant de nous arrêter, pour la nuit, sur la plage d'Al Jazirah Al Amra dans l'état de Ras Al Khaimah. Il n'y a pas grande différence entre tous ces états si ce n'est que la couleur des taxis change, les plaques d'immatriculation des voitures sont différentes et les stations-services aussi. Cependant ces 4 états ont des infrastructures bien moins "grandioses" que celles que l'on trouve dans l'état d'Abu Dhabi ou dans celui de Dubaï.
Oman
26.12.2019 / 30.12.2019
A Al Jazirah Al Amra, nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres de la frontière de Tibat que nous passons le jour suivant. Les formalités ne sont pas très compliquées mais il y a pas mal de monde alors ça dure. En entrant aux Emirats, nous n'avions pas payé de visa mais, en sortant, nous devons régler une taxe. Côté Oman, nous avons le choix entre un visa de 10 jours et un de 30 jours. Comme la péninsule de Musandam est séparée du reste du pays et que nous n'y resterons que peu de temps, nous prenons un visa de 10 jours.
Dès la frontière, le contraste entre les Emirats et Oman est saisissant. Le paysage tout d'abord ; fini les grandes étendues désertiques et les mégalopoles. Les falaises qui longent le Golfe Persique ne laissent qu'un mince espace pour la route et pour quelques villages. Les tours de plusieurs centaines de mètres de haut ont disparu et de jolies maisons de style arabe, modernes et soignées, les remplacent. Quant aux voitures, les plus luxueuses sont celles des Emiratis qui passent le week-end à Oman tandis que les Omanais conduisent, eux, de petites berlines ou des pick-ups vieillissants. En 2 mots, c'était la ville, voici la campagne et ça fait du bien de changer d'atmosphère.
Par contre, sur les plages, l'ambiance reste la même. Les Omanais comme les Emiratis aiment venir y pêcher, pique-niquer et camper. Et pour cela, les plages sont bien aménagées. Après avoir passé la frontière, nous nous arrêtons à Bassa Beach, une plage située à quelques kilomètres de Khasab, équipée de toilettes, d'un réservoir d'eau et d'un distributeur d'eau filtrée et réfrigérée, de food-trucks, d'un abri avec ventilateur (qui a dû fonctionner un jour) et d'une équipe de balayeurs qui parcours la plage toute la journée pour ramasser les déchets. Pour nous, c'est pratique et sympa car on y fait des rencontres.
Route caillouteuse jusqu'au plateau de Sayl
Oman est un pays partagé en 3. La partie principale est située au sud des Emirats ; elle est bordée par la mer d'Oman à l'est, l'Arabie Saoudite et le Yémen à l'ouest et les Emirats au nord. Il y a ensuite une petite enclave au milieu des Emirats où nous n'irons pas et il y a la péninsule de Musandam à l'extrême nord-est des Emirats qui donne sur le détroit d'Ormuz. Cette dernière partie est très petite et ne possède qu'une quarantaine de kilomètres de routes asphaltées de Tibat à Khasab, la principale ville de la péninsule. Après, il y a des pistes dont une qui part de Khasab et rejoint à l'extrême sud la ville de Dibba, Malheureusement, le poste frontière de Dibba n'est pas autorisé aux non-résidents donc si nous voulons nous aventurer un peu dans cette direction, il faudra faire demi-tour avant Dibba.
Le lendemain matin, on prend la direction de Dibba avec l'intention de s'arrêter bien avant. La piste n'est pas très longue jusqu'au col de Sayl, une trentaine de kilomètre seulement de montée mais elle est très caillouteuse et pentue, en moyenne 7% avec des portions de route à 20%. Si Jean y prend du plaisir, moi, pas trop. On a beau avoir fait des milliers de kilomètres sur des pistes de 4x4 sans soucis, j'ai toujours aussi peur pour le véhicule. La première partie, jusqu'au village de Sayl est sans doute la plus difficile. Après c'est un peu moins pentu mais, il y a toujours des éboulis à franchir. Le village de Sayl est une oasis au milieu des montagnes. Il y a quelques habitations, des cultures et un peu de bétail, des chèvres principalement. Nous dépassons le village pour continuer à monter. A 1650 mètres d'altitude, nous atteignons le col où se trouve un camp militaire. Nous faisons à pied quelques centaines de mètres pour découvrir le cirque de Rawdak de l'autre côté de la montagne et décidons de faire demi-tour ici.
Nous redescendons pour bivouaquer un peu avant le col, à 1450 mètres d'altitude dans un endroit qui ressemble à une aire de pique-nique et où nous découvrons de beaux fossiles sur des rochers au sol. C'est aussi l'endroit où les guides emmènent les touristes en excursion et jusqu'à la nuit tombée, nous voyons aller et venir des 4x4. Il y a même des jeunes qui viennent passer la soirée avant de redescendre vers 22h. Ils n'ont pas peur de rouler en pleine nuit sur de mauvaises pistes et ils n'ont pas non plus froid car, à cette altitude et à cette heure-là, il ne fait que 8°C à l'extérieur ! Et 8°C à l'intérieur du camping-car lorsque nous nous réveillons le lendemain matin (3°C à l'extérieur). Un coup de chauffage s'impose d'autant que, coincés entre les montagnes, le soleil met du temps avant d'arriver sur nous. Nous ne l'attendons pas et attaquons la descente vers Khasab.
Après la montée, la descente - Sayl
Arrivés au pied des montagnes, nous nous dirigeons, de nouveau par une piste, vers le khor Najd, un fjord situé à 7 kilomètres de la route, 4 km de montée et 3 de descente et entre les 2, une vue splendide sur le fjord.
Pour la baignade et la bronzette, le coin est assez moyen. Le fjord est d'avantage pour les pêcheurs. A peine avons-nous mis le pied sur la plage que certains nous offrent des poissons sherry que nous faisons cuire pour notre repas du midi.
Nous passons l'après-midi et la nuit sur place puis repartons vers Khasab. Là-bas, nous visitons le fort qui abrite un intéressant musée ethnographique sur Musandam. Ces 2 jours, il nous avait semblé apercevoir des femmes avec de gros sourcils et une grosse moustache mais, nous n'avions pas élucidé le mystère de ces femmes "à barbe". Grâce à ce musée, nous apprenons que certaines femmes de Musandam portent des burka, des masques noirs constitués de 2 fines lanières dont une couvre le front et l'autre, un peu plus épaisse, la bouche. Voilà, le mystère est levé ; les Omanaises n'ont donc pas de problèmes de pilosité.
Maisons de Musandam
Après la visite, nous bivouaquons de nouveau sur la plage de Bassa. Nous passons la soirée en compagnie d'un groupe de Koweitiens voyageant à bord de camping-cars. Comme nous, ils font une petite boucle à Musandam avant d'aller passer la fin de l'année sur la plage de Sufouh, à DubaÏ. Pour la première fois en plusieurs mois de voyage dans des pays musulmans, au moment de se saluer, un des hommes refuse de me serrer la main. Par respect ? C'est ce qu'il prétend lorsque nous lui en demandons la raison. Je ne pense pas que ce soit la vérité mais, comme il se comporte avec Jean et moi sans faire de différences, nous respectons son choix sans y voir de mal.
Emirats Arabes Unis
30.12.2019 / 03.01.2020
Après 4 jours passés sur la péninsule, nous repassons la douane de Tibat et retrouvons la plage de Sufouh à Dubaï pour assister aux feux d'artifice du 31 décembre. Sur la plage à minuit, nous sommes des milliers de personnes à assister non pas à un feu d'artifice mais à 7 qui explosent en couvrant toute la zone de Dubaï Marina à Burj Al Arab. Parmi tous les gens sur place, une bonne partie bivouaque sur la plage à bord de caravanes ou camping-cars américains qu'ils ont décorés de lumières. La plage est pleine à craquer et l'ambiance est à la fête mais sans exagération (et pratiquement sans alcool). Les jeunes se contentent de parader à bord de belles voitures.
Réveillon de fin d'année - Plage de Sufouh Dubaï
L'année 2019 s'achève après 15 pays visités, il en reste encore quelques uns avant de rentrer en France en avril prochain dont Oman, le prochain pays.
Rencontres de toutes les nationalités
Avant de passer la frontière à Khatam, nous prenons la direction de Dibba, la ville frontière qui nous était interdite côté Musandam. Nous passons la soirée sur une plage familiale à Al Aqah où, à peine descendus du camping-car, nous sommes invités à boire le thé dans le bungalow d'une sympathique famille de Dubaï.
Pour notre dernier jour aux Emirats, nous nous approchons de la frontière et nous arrêtons sur la plage de Kalba à Fujairah (le 7ème état des E.A.U.). En route, ce matin, nous avons fait un stop pour nager autour de l'îlot Snoopy. Si les coraux n'étaient pas très beaux et la visibilité pas parfaite, nous avons eu la chance de voir 5 tortues, un requin pointe-noire et une murène et des milliers d'autres poissons plus communs. Un snorkeling qui clôture en beauté notre séjour aux Emirats et à Musandam.
Les Emirats Arabes Unis et la Péninsule de Musandam (Oman)
Quel endroit dans le monde est plus différent que l'Afrique que nous venons de traverser durant cette année et demi de voyage ? Les Emirats Arabes Unis sans aucun doute. Quand les Africains marchent, les Emiratis roulent dans de gros 4x4. Quand les Africains habitent une case en torchis, les Emiratis logent dans des buildings ultra-modernes de plusieurs centaines de mètres de haut. Quand les Africains dînent d'un plat de bouillie de maïs, les Emiratis se gavent de sucreries. Quand les Africains achètent leurs vêtements seconde main sur les étals des marchés, les Emiratis font du lèche-vitrine dans les plus grands centres commerciaux du monde. Quand les Africains rêvent d'une habitation moderne, les Emiratis rêvent de se retrouver en famille ou avec des amis sous leur tente de bédouins dans le désert. Il y a cependant une chose qui ne diffère pas, c'est l'hospitalité et l'ouverture d'esprit dont les Africains et les Emiratis font preuve lorsqu'ils rencontrent des étrangers. C'est pour ce changement et pour cet accueil que nous avons aimé les Emirats.